Song parody of
Les deux grenadiers, WWV 60
by Jenni Lättilä
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Longtemps captifs chez le Russe lointain,
Deux grenadiers retournaient vers la France;
Déjà leurs pieds touchent le sol germain;
Mais on leur dit: Pour vous plus d'espérance;
L'Europe a triomphé, vos braves ont vécu!
C'en est fait de la France,
et de la grande armée!
Et rendant son épée,
l'Empereur est captif et vaincu!
Ils ont frémi; chacun d'eux sent tomber
des pleurs brülants sur sa mâle figure.
""Je suis bien mal"" ... dit l'un, ""je vois couler
des flots de sang de ma vieille blessure!""
""Tout est fini,"" dit l'autre,
""ô, je voudrais mourir!
Mais au pays mes fils m'attendent, et leur mère,
qui mourrait de misère!
J'entends leur voix plaintive; il faut vivre et
souffrir!""
""Femmes, enfants, que m'importe!
Mon coeur par un seul voeu tient encore
à la terre.
Ils mendieront s'ils ont faim,
l'Empereur, il est captif, mon Empereur! ...
Ô frère, écoute-moi, ... je meurs!
Aux rives que j'aimais, rends du moins
mon cadavre,
et du fer de ta lance, au soldat de la France
creuse un funèbre lit sous le soleil français!
Fixe à mon sein glacé par le trépas
la croix d'honneur que mon sang a gagnée;
dans le cerceuil couche-moi l'arme au bras,
mets sous ma main la garde d'une épée;
de là je prêterai l'oreille au moin du bruit,
jusqu'au jour, où, tonnant sur la terre ébranlée,
l'écho de la mêlée
m'appellera du fond de l'éternelle nuit!
Peut-être bien qu'en ce choc meurtrier,
sous la mitraille et les feux de la bombe,
mon Empereur poussera son coursier
vers le gazon qui couvrira ma tombe.
Alors je sortirai du cerceuil, tout armé;
et sous les plis sacrés du drapeau tricolore,
j'irai défendre encore
la France et l'Empereur, l'Empereur bien aimé.""
François-Adolphe Loève-Veimar (1799–1854),
after Heinrich Heine (1797–1856)
Longtemps captifs chez le Russe lointain,
Deux grenadiers retournaient vers la France;
Déjà leurs pieds touchent le sol germain;
Mais on leur dit: Pour vous plus d'espérance;
L'Europe a triomphé, vos braves ont vécu!
C'en est fait de la France,
et de la grande armée!
Et rendant son épée,
l'Empereur est captif et vaincu!
Ils ont frémi; chacun d'eux sent tomber
des pleurs brülants sur sa mâle figure.
""Je suis bien mal"" ... dit l'un, ""je vois couler
des flots de sang de ma vieille blessure!""
""Tout est fini,"" dit l'autre,
""ô, je voudrais mourir!
Mais au pays mes fils m'attendent, et leur mère,
qui mourrait de misère!
J'entends leur voix plaintive; il faut vivre et
souffrir!""
""Femmes, enfants, que m'importe!
Mon coeur par un seul voeu tient encore
à la terre.
Ils mendieront s'ils ont faim,
l'Empereur, il est captif, mon Empereur! ...
Ô frère, écoute-moi, ... je meurs!
Aux rives que j'aimais, rends du moins
mon cadavre,
et du fer de ta lance, au soldat de la France
creuse un funèbre lit sous le soleil français!
Fixe à mon sein glacé par le trépas
la croix d'honneur que mon sang a gagnée;
dans le cerceuil couche-moi l'arme au bras,
mets sous ma main la garde d'une épée;
de là je prêterai l'oreille au moin du bruit,
jusqu'au jour, où, tonnant sur la terre ébranlée,
l'écho de la mêlée
m'appellera du fond de l'éternelle nuit!
Peut-être bien qu'en ce choc meurtrier,
sous la mitraille et les feux de la bombe,
mon Empereur poussera son coursier
vers le gazon qui couvrira ma tombe.
Alors je sortirai du cerceuil, tout armé;
et sous les plis sacrés du drapeau tricolore,
j'irai défendre encore
la France et l'Empereur, l'Empereur bien aimé.""
François-Adolphe Loève-Veimar (1799–1854),
after Heinrich Heine (1797–1856)