Noces Noires [Black Wedding]

Annette Vande Gorne

0 fans

Annette Vande Gorne

Annette Vande Gorne (born January 6, 1946) is a Belgian electroacoustic music composer currently living in Ohain, Belgium. more »


Year:
1998
35:13
31 
#1

 Watch: New Singing Lesson Videos Can Make Anyone A Great Singer

Morte. La gîte des yeux a quitté l’horizon.
Secousses à l’accrochage, le corps restant en gare. Formation du 
nouveau convoi parmi les aiguillages compliqués de la douleur.
On prend des images. On regarde l’inconnue rejoindre l’inconnu. 
On répète l’opération jusqu’à n’être plus concerné.
Épingles piquées dans la poupée: on jette du sable dans les machines huilées de l’œil et du sel sur le gel bitumé des étoiles.
La mort ne lui ressemble pas. À la clarté du jour, elle laisse un grain de beauté. Sous l’œil gauche, quand le soleil se couche.
Aujourd’hui, on la conduit vers des jardins hors de la ville. L’aube nous a surpris encombrés de son corps et ne sachant qu’en faire.
Une infinie atomisation. Il ne sent que cela dont il ne revient pas intact, rendu à l’événement plus qu’invalide.
Écrire est à peine pire.
Incapable d’autre chose pour longtemps, sourd-muet, alcoolique même avec obstination. Paysage de montagne avec pont suspendu rêvant sur l’abîme…
Le plus lent est le parfum. Il emploie toute son énergie à n’être pas confondu. Il prépare la transition avec le vide.
Son nom de morte s’effondre, s’enfonce dans le désastre froid des origines. L’espace est un ventre de chienne errante.
Nuit soufflant par les naseaux, tordant la langue contre le mufle 
mouillé; la peau avec de grands plis frissonnants; inquiète de l’aube à l’odeur de boucherie…
Morts et ils ne prennent le chemin du marché qu’avec des choses à vendre et l’envie d’en acheter; ils sont morts; l’échange est fini et ils vont sans achever, obstinément…
Théâtre: la mort pose son masque de plâtre. L’étrangère peut enfin se montrer: son visage est doux, l’enfance préservée.
Lit qu’on refermera au bruit mou des pelletées. L’herbe ici n’aura qu’un oreiller dépassant peu.
Sur les terrasses mauves de l’été, flottant comme des collines au clair de lune et gardant encore chaude la pierre du jour.
Soleil bleu, bancs de brumes à mi-hauteur, rayés de rouges aux endroits difficiles du passage.
Parlant de l’absente à cause des samares du tilleul…
L’île dans la paume des mers. Parfois une vague plus forte montre son ongle verni. La ligne horizontale de son corps allant s’amincissant à mesure.
La douleur va s’éteindre, ses brûlis cesser de mordre. Cendre et nuit jusqu’aux fossés de l’œil où demeure un peu d’eau.
Cortège pour s’assurer des choses simples, pour retarder l’issue et regarder, puis apprendre en marchant que fermer les paupières, c’est à cause de ça.
Pain qu’il faut mouiller de larmes, air sinon trop dur à avaler. Excès de nuit sur les extrémités: toucher provoque des étincelles à l’intérieur.
À force, devant l’espace on n’en peut plus. L’esprit s’épuise: du bois coupé de l’iris, tôt ou tard, on fera du feu.
À ce coude du fleuve où ils vont disparaître, déjà séparés par la nuit, quand chaque coup de rame est un oiseau qui tombe…
Des gens saluent comme s’ils allaient nous demander leur chemin. Autour de nous, il n’y a plus que des fleurs qui ont cessé d’avoir mal.
Froid intense devant l’âme. Mots par signaux de fumée dans le silence. Commerce de passage entre les hommes, rites et échange des pacotilles de la peur.
Vol d’étourneaux virant de l’aile et s’abattant d’un coup comme on retourne une carte. Les deux côtés du silence dès qu’on montre son jeu.
Avec un cliquetis de crémaillères, morts encore dans le remous des mots, juste avant l’ouverture des écluses.
Chemin montant sans montrer les sommets. Avec des brumes, sur 
les pins noirs, qui font pencher vers l’abîme. Leurs pauvres mains agrippées…
Dans la plus petite salle, la plus obscure dont nous prolongeons les colonnes par de grands cris jetés depuis le pavement froid de son cadavre.
La malle sans poignées du ciel fera plier son porteur: qu’elle contienne aussi l’azur n’y change rien.
Trop de cailloux du cœur dans les étoiles.
Souffrance et solitude sont chose d’un seul. Jamais les mots n’en 
diront plus là-dessus. Mystère de l’adouce aux pentes d’herbes et de buissons bas.
Manœuvre périlleuse: le vieux cargo du jour accostant aux fenêtres.
Comme d’habitude, les longs coups de sirène du sang.
À toute vitesse dans la tranchée aveugle des vitres, où nous tentons de balancer les galets mouillés de l’œil.
La nuit tiendra comme du béton frais.
Carton rouge et rejeté par la cartouche tirée du cœur. Chevrotines de cris longtemps à travers la pensée.
Le trou des yeux noirci de poudre.
L’oiseau, dans le ruisseau du coude venu boire, et qui meurt avec de petites secousses, là où personne ne touche plus avec amour.
Regard sur des ailes de plus en plus petites, emporté, jusqu’où s’use l’image non contre la surface mais à cette poursuite du fond, sans espoir.
Nuage sans ombre au sol, pressé de vents venus de loin et fuyant la hauteur, poussé par des souffles qui se servent des nuits pour simplement traverser.
Noces noires. Mariée à l’éclipse, ayant passé l’anneau de nuit.
L’amant qu’aucun n’a vu, elle a fermé les yeux pour le voir.
Chemin que nous faisons derrière elle, n’ayant rien d’autre à offrir. Bâtards de cette mort, où nous allons gonflés comme l’ortie contre ceux qui approchent.
Bruit de boggies au passage à niveau, le train de marchandises de la mort roulant dans les oreilles, puis laissant le désert.
Manteau de thyms de l’été: fin de jour tissée avec des matières proches de l’âme. Ces pertes incertaines font partie des départs.
Dire n’est pas aller dehors, c’est faire un peu de place en-dedans pour la réponse des absents. Dire repousse l’encombrement des choses.
Le scandale de la mort surprend par ce biais: la perte d’un être pour l’amour. On meurt toujours l’âme sur un vieux lit d’épines et de bois sec.
Lumière, sa trousse à maquillage, puis elle retourne d’un coup le sac trop plein de l’œil pour un troc de dernière minute.
Elle et mon doigt écrivant au hasard dans la poudre de riz une histoire qu’on souffle. La patience des pierres est de porter la nuit sans regarder dehors.
Queue de paon de la nuit dont le frisson de plumes se retrousse. Gémissements et plaintes où s’utilise l’art ancien de rejeter vers les limites de l’autre.
Le ciel ce matin n’offre que portes basses par où passer en se baissant. Nous avançons par des trous vers un espace d’insectes. Au bout de nos antennes, l’âme s’inquiète.
Dans cet instant sauvage et près des larmes, quand c’est trop fort et que peut-être les morts sont morts de ça…
Septembre au bruit d’aiguilles entre les feuilles; dans la chaleur de jupes des jardins, quand on sent contre le ciel ce frottement de peau qu’on ne supporte plus.
Au téléphone ce sont eux qui ont appelé.
   Il est tôt.
      Elle est morte.
Paris n’a pas encore de fenêtres, seulement des rues comme des caveaux.
Du bout des doigts, un vent frais longe la cicatrice rose du matin. L’horreur de l’air est de passer d’une bouche à l’autre.
Vague infatigable, ténèbres dont s’obsède le guet: il s’agit de ce lieu où l’on naît de la nuit, d’où la mort nous arrive sans mémoire.
Nuit où le troupeau des choses qu’on oublie avance et broute paisiblement. Lueur aux fenêtres, veilleuse au point du jour, puis confusion et mort par effacement…
Morse, de la main moite à la main de marbre par à-coups. Dans les montagnes roule incertain l’orage finissant de sa dernière respiration…
Marche forcée de l’agonie: certains, au son du canon qui s’éloigne, d’autres en des sorties d’assiégés. Le peuple affamé de la bouche se ruant dans un grand cri.
Mort et si nous en venons, pourquoi tant questionner? Déclenchement d’avalanches dès qu’elle voulait encore nommer…
Entrée dans la matrice du monde; tout autour désormais, elle comme un voile; l’univers à travers nous se regarde et nous servons à ce dénombrement…
Elle est poisson de grande profondeur, subit d’énormes pressions et croise des monstres. Lumière pâle sous l’eau de la souffrance…
Pressés les morts: ils disparaissent vite. C’est plus que l’exil, un exode, pêle-mêle, sans rien emporter, comme à la guerre quand on veut retarder les pillards…
Elle

 Become A Better Singer In Only 30 Days, With Easy Video Lessons!

Written by: Annette Vande Gorne

Lyrics © Ymx média

Lyrics Licensed & Provided by LyricFind

Discuss the Noces Noires [Black Wedding] Lyrics with the community:

0 Comments

    Citation

    Use the citation below to add these lyrics to your bibliography:

    Style:MLAChicagoAPA

    "Noces Noires [Black Wedding] Lyrics." Lyrics.com. STANDS4 LLC, 2024. Web. 25 Apr. 2024. <https://www.lyrics.com/lyric/3361443/Annette+Vande+Gorne/Noces+Noires+%5BBlack+Wedding%5D>.

    Missing lyrics by Annette Vande Gorne?

    Know any other songs by Annette Vande Gorne? Don't keep it to yourself!

    more tracks from the album

    Impalpables

    Browse Lyrics.com

    Quiz

    Are you a music master?

    »
    The following are animals mentioned in the 1944 biggest hit single: "Swinging on a Star" by Bing Crosby, except...
    A A bird
    B A fish
    C A pig
    D A mule

    Free, no signup required:

    Add to Chrome

    Get instant explanation for any lyrics that hits you anywhere on the web!

    Free, no signup required:

    Add to Firefox

    Get instant explanation for any acronym or abbreviation that hits you anywhere on the web!

    Annette Vande Gorne tracks

    On Radio Right Now

    Loading...

    Powered by OnRad.io


    Think you know music? Test your MusicIQ here!