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Asra Arazcut
The easy, fast & fun way to learn how to sing: 30DaySinger.com
Foule silencieuse, les regards scannent et analysent Les façades grises, reflètent dans les pupilles et paralysent Le paradis, s'il existe n'est que fiscal Les anges sont produits à la chaîne, dans les classes d'Uni Mail C'est jour de marché à la plaine, regarde les roms qui s'caillent Les toxs qui s'cament et madame tout le monde qui s'taille Rejoindre son catalogue Ikea : sa cage de cristal Teintée, cacher les éclats, l'illusion d'idéal Terne, morne, synthétique comme tout ce qui t'entoure Une patrouille de flic, ce type qui sait que c'est son tour Entourloupe sur le trottoir, gramme de coke dans l'costard Comme par hasard, les flics arriveront trop tard Et c'est le gosse noir qui prendra deux gifles pour la peine Madame tout le monde éprouve la gêne et détourne le regard de la scène C'est pas ses affaires, et de la merde elle en a assez Regarde par terr, elle sait qu'elle s'est ramassée Car cravacher ne suffit pas, là Où l'ascension n'est qu'exception, la déception Se lit sur toutes les rétines, si t'as des questions Rachète un peu de résine, retourne à la maison Mais retourne à l'usine; retourne à la raison Il faut gagner sa croûte, être quelqu'un sa coûte Après les profs, y'a les patrons et c'est sans doute Que tu es redevable, alors le salarié écoute Si rôdée est la rhétorique, l'oppression n'est pas que théorique, En pratique, bandit rime avec nantis, ce que j'en dis La loi protège des intérêts, le cash, autrement dit Le pauvre raque sinon les poursuites frappent tant que t'es en vie Mon rap contact attaque, développe mes démentis Ils effacent mes tags, voudraient que la pub stimule mes envies Mais en vrai, c'est en vain, je ne rêve ni d'être un dandy Ni un gentil bambin, ni de faire partie de ceux qu'on dit Être des gens bien, d'apparence soignée La beauté ne tient pas dans une robe de soirée Les talons dans les pavés, embrouille au bout de la nuit Les étalons de s'étaler petites bastons entre amis Débris de bouteilles dans les préaux, business de métaux dans les buildings Dis moi, où donc est-ce que ça pue le crime? Les menottes, ne raient jamais les Rolex Calcule tes revenus, choisis le maton ou les hôtesses Salon de luxe, vitrines alléchantes Manteau, mocassins, ou quart d'heure de détente Les fantasmes des fantassins deviennent le nerf de la guerre Victimes en abri PC : moderne est la galère Nul besoin de se baisser, pour voir qui rame dans les cales Des barons des affaires, c'est à fond que je déblatère Sur mes ballades urbaines, misère humaine calculée Par quelques énergumènes, tu mènes ou tu l'écrases Mégots dans le cendar, ma fumée se dissipe Dans celles des pots d'échappements, des bagnoles des gens en retard Heure de pointe : silence dans un bus blindé, Le peu de lumière stoppé par les vitres teintées Éreinté.e.xs, par l'absurdité, la surdité De nos interlocuteurs, la peur qui met de côté Parfois ça se règle au cutter, souvent les gens préfèrent mober Hypocrites, enrober la claque, puis se dérober L'attaque est subtile, voire légale puisqu'elle est votée Tu peux déconner, t'as le bon avocat pour t'escorter T'as les mille balles de l'heure, t'as les contacts donc c'est ok La petite frappe assise là, elle risque d'écoper Victime d'un commis débordé, l'issue est téléphonée Le 20 minutes titre, mais il n'y a personne pour s'étonner L'État resserre l'étau, check les cerveaux exploser T'avais ta volonté, ils ont la contrainte pour l'éroder La fatalité... championne toute catégorie La normalité, soigne le doute par la phobie La folie ne se reconnaît pas, donc je la décris L'atonie fléau des villes, les visages aigris Un bonjour qui surprend; un sourire pas compris Un coup d'œil trop fuyant, la sensation d'inaccompli On prend le pli, prend soin de l'allure de nos enveloppes Des colis qui décollent à heure fixe quand le réveil sonne le top Départ pour le stock, pointage, entrée en service Exercice de fonction, les petits pions qui sévissent Les boulons se vissent, font la rotation de l'hélice Elle coupe des têtes, fait du biz sur le dos des vices Elle trie et récupère : du rock elle a fait Elvis J'énumère ses tares mets en lumière celles qui la ternissent Les lingots sont en barre; mais proviennent-ils de la terre suisse Ou de l'exploitation, de l'exportation des épices Jusqu'à la traite d'être humain, voilà ton confort Ton bus chauffé, t'es né du bon côté au bon port Ta tablette, ton coton pas chère, et tes gadgets Tes baskets trainent dans la demer pourtant tu te la pètes De la Jonx à Bel-air, le Rhône déborde de bar à vins Des baratins d'embourgeoisé.e.x.s, place des Volontaires La truffe dans la poubelle, ces chiens d'flics qui font la ronde : 500 ans d'Histoire résumés en quelques secondes On compte les bénéfices, et les chiffres d'affaires On sur-élève les édifices, au contraire des salaires Manutentionnaires moulus, caissières au bout du Rouleau les tickets de caisse sont longs comme on est goulus Avide du vide du néant, rêve d'être foutu.e.x.s comme sur papier glacé Cassé.e.x.s en bas-âge, signature en bas de page Fruit d'un mariage de deux frustrés qui projettent À la télé ils promettent, à 15 ans des plans sur la comète Dépression de quadragénaire, solitude de la retraite Des bons mots sur les repères, et des pilules pour recette Cocktail à base de peur, consommateurs tétanisés J'observe la rage au coeur, car il est l'heure de clarifier Que la pérennité d'une société ne peut reposer Sur l'oppression d'une minorité, l'accumulation Causée par le dépossession, d'une majorité C'est aller droit dans le mur, je suis à l'étroit dans le dur Des dalles de béton, de la solitude de la foule Froid c'est que le prénom, c'est Ferdinand chez Ford La pieuvre formate le moule, en excitant les hordes Faut-il encore que le sang coule, pour délier les cordes? Mes talons frappent le béton, au son du charley J'ai le waka de Fela, dans la jungle concrète de Marley Je marche avec le fonk, constate le monde dans mon carnet Rap avec le fonk, en direct de ton arrêt De bus désert, attendre des heures Des mois, des années, comme tous ses prédécesseurs Finir par caner, camé.e.x.s par leur dope Des dealers embarqués, des PDG qui roulent à la coke Ça se passe sous mon nez, les banquiers ont leur quartier Bienvenu.e.x.s à Calvingrad, internationale cité La carte postale tachée du sang des peuples pillés L'arrogance de l'industriel, qui se dit civilisé De simples mortel.le.x.s que l'étau létal morcelle Que le cashflow ensorcelle, j'attends que la corde elle Craque et qu'un salle hors d'elle, foute un putain d'bordel Ilot 13, Cornavin, juste un battement d'ailes À l'ombre des enseignes, aux côtés des gens seuls J'avance et l'on m'enseigne, à gentiment fermer ma gueule Je grave, je graff, je rap, je crache Je racle, je crache, sur la tâche de l'affiche La vie à crédit, c'est le cash qui t'aguiche Du plastique en prime time, épiderme pastiche Crever à crédit, et se le cacher jusqu'au bout Maquiller le mépris, de la peinture jusqu'au cou Parfumer la putréfaction, les pupilles sans vie Patienter pour son cancer, en trompant l'ennui Pierre par pierre, c'est son enfer qu'on bâtit Finir cadavre dans la nuit, croire qu'on nique la vie Les claques se distribuent, inlassablement Du fond de mon bus; j'observe l'acharnement De l'absurdité quotidienne, et sous ma visière Du gros son dans les casques: on désespère
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